Hommage aux Républicains espagnols – Agustí Centelles

Jusqu’au 10 juillet, expo photo à la base sous-marine de Bordeaux.

Jusqu’au 10 juillet, la Base sous-marine de Bordeaux, vestige de la 2e Guerre Mondiale, rend hommage aux républicains d’Espagne, à travers le regard d’Agustí Centelles et une salle consacrée à Guernica (Gernika).

Photo de la guerre civile d'Espagne par Agusti Centelles
Garde d'Assaut dans le rue de la Diputació 19 Juillet 1936 © Agusti Centelles - España. Ministerio de Cultura*

Agustí Centelles – Photojournaliste (1931-1940),un regard engagé dans la guerre d’Espagne

Né en 1909 à Valence, Agustí Centelles est un photographe  engagé dès 1936 aux côtés des Républicains espagnols. Avec plus de 4000 clichés, il fait connaître au monde entier l’horreur des combats fratricides qui ravagent son pays. L’Espagne se déchire et pour la première fois dans un conflit, la photographie va jouer un rôle de première importance.

Grâce au Leica qu’Agustí Centelles est le premier reporter espagnol à posséder, il va produire un trésor photographique exceptionnel, parce que son propre engagement l’est aussi : combattant, prisonnier, résistant, il fait honneur à la photographie et à son histoire. Travaillant pour différents journaux (La Publicitat, L’Opinió, La Rambla, La Humanitat et La Vanguardia…) il est le premier à couvrir les combats de Barcelone et prend d’énormes risques pour photographier les premières images de la déroute des militaires fascistes.

Présent sur le front d’Aragon, il est aussi témoin du bombardement de Lleida et de la chute de Teruel. Après la défaite de 1939, il prend le chemin de l’exil et est interné en France dans le camp de réfugiés de Bram. Obligé de quitter la France en 1944, poursuivi par la Gestapo, il confie ses archives à un habitant de Carcassonne. Après la mort de Franco en 1977, il récupère ses négatifs. Il meurt enfin à Barcelone en 1985.

Réalisées pendant la guerre civile et pendant les neuf mois passés à Bram, ces photos constituent des documents exceptionnels. Elles témoignent de l’un des conflits majeurs du XXe siècle : la Guerre civile d’Espagne. Plus de 200 photographies sont présentées dans le cadre de l’exposition à la Base sous-marine, pour la première fois en France.

Photo d'Agustí Centelles dans son studio de la Diagonal
Agustí Centelles dans son studio de la Diagonal - 1977 © Luis Poirot - Agusti Centelles - España*

Une salle consacrée à « Gernika, un peuple sous les bombes »

Lundi 26 avril 1937, entre 16 h 15 et 19 h 30, Gernika, ville symbole de l’identité basque, est pilonnée par un orage de bombes larguées par la légion Condor, à la demande du général Franco. C’est la première fois dans l’Histoire moderne qu’une population urbaine est sciemment massacrée.

L’horreur de cette attaque a inspiré le tableau de Picasso, Guernica. Cette oeuvre a contribué à transfigurer le destin tragique de cette ville en une dénonciation universelle et un message de paix.

Dans cette salle, véritable témoignage, un parcours chronologique retrace le contexte et les faits à travers images et documents de cet épisode tragique de la guerre civile espagnole. Projection en continue du court métrage d’Alain Resnais : Guernica (1949). La guerre y est traitée sur un mode métaphorique à travers les toiles, les dessins et les sculptures de Pablo Picasso. Elle est mise en mots par les textes de Paul Éluard dits par Maria Casarès. Une dénonciation de l’atrocité de cette guerre et du fascisme.

Jusqu’au 10 juillet
Du mardi au dimanche de 13 h 30 à 19 h – Entrée libre

La base sous-marine de Bordeaux

La Base sous-marine, impressionnant vestige (42 000 m2) de la Seconde Guerre mondiale, fut construite de 1941 à 1943 par la marine de guerre allemande dans l’objectif de protéger les sous-marins de la 12e flottille.

Pour préserver l’emploi, le gouvernement de Vichy institue une loi « sur les étrangers en surnombre dans l’économie française » et  crée à cet effet des Groupements de Travailleurs Étrangers (GTE). Après la victoire des troupes franquistes dans la guerre civile, plus de 500 000 Espagnols, la plupart Républicains, se sont exilés en France.

En 1941, près de 10 000 de ces Républicains, « les rouges », vont être réquisitionnés et transférés à l’organisation Todt pour travailler sur les bases sous-marines. Sur les 6000 ouvriers qui participèrent à la construction de la Base sous-marine de Bordeaux, 3000 sont espagnols. Nombreux sont ces « guérilleros » qui s’engagèrent aux côtés des troupes de la France Libre et des réseaux clandestins. Beaucoup d’entre eux furent envoyés dans le camp de Mauthausen.

C’est dans le cadre du 80e anniversaire de la proclamation de la Seconde République espagnole et du 75e anniversaire du début de la guerre civile que la Ville de Bordeaux et la Base sous-marine ont voulu célébrer leur mémoire.

Infos pratiques:
Base sous-marine
Boulevard Alfred Daney – 33300 Bordeaux
Tél. 05 56 11 11 50 – Fax 05 56 39 94 45
base-sous-marine@mairie-bordeaux.fr
www.bordeaux.fr

*images cédées par Centro Documental de la Memoria Histórica/Centelles
sources article: Canalcom

4 réflexions sur « Hommage aux Républicains espagnols – Agustí Centelles »

  1. Je serai très heureuse d’aller voir l’exposition. Mon père était républicain espagnol et il m’a parlé toute sa vie de sa guerre. Il était à Bordeaux pendant la guerre et a travaillé à la base sous marine avec son frère. Je pense que ça va être très émouvant pour moi. Cette guerre a été une tragédie pour le peuple espagnol. Mon père était aussi en camp à Barcares en rentrant en France avec son frère et son cousin. Puisque cette exposition dure jusqu’en juillet ça me laisse le temps de venir à Bordeaux pour la voir. Merci aux organisateurs.

    1. Bonjour,

      Je voudrais vous remercier votre message. Nous comprenons bien que ce sujet est émouvant pour vous.
      Cependant, je me permets de vous informer que cette exposition est déjà finie, car elle date de 2011.

      Nous sommes désolés et nous restons à votre disposition.

      Bien à vous,

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