Déambuler dans les rues de la Barcelone littéraire

Barcelone abrite de nombreux décors littéraires et nombreux sont les romans qui ont fait voyager virtuellement leurs lecteurs. Maintenant, vous pouvez parcourir la ville en suivant les décors de certains livres et auteurs de référence mondiale. Nous vous proposons les 9 routes littéraires. Ça vous dit?

Barcelone, comme un livre ouvert!

Barcelone aime la littérature, et la littérature aime Barcelone. Berceau de romanciers et de poètes, de chroniqueurs et de journalistes, la ville a accueilli écrivains d’ici ou d’ailleurs qui ont trouvé entre la mer et la montagne et dans ses quartiers une source d’inspiration et de créativité. Nous vous présentons 8 itinéraires littéraires pour explorer la ville en suivant les traces de grandes œuvres de la littérature catalane et universelle.

© La Perla 29 – Bito Cels
© Setmana del Llibre en Català
© Turisme de Barcelona
Les 9 routes littéraires
  • Cervantes – Barri Gòtic et Barceloneta
  • Sánchez Piñol – El Born
  • Rodoreda – Gràcia et Sant Gervasi
  • Foix – Sarrià
  • Salvat Papasseit – Barceloneta
  • Orwell – Ciutat Vella
  • Marsé – Guinardó et Carmel
  • Roig – Eixample
  • Poésie d’aujourd’hui

Cervantes – Barri Gòtic et Barceloneta

Le Quichotte de Miguel de Cervantes c’est le roman le plus universel de la littérature hispanique. Dans la deuxième partie du roman, le chevalier visite Barcelone, où lui et Sancho découvrent la mer pour la première fois.

Cathédrale de Barcelone : elle accueille l’originale de la croix de Lépante présente sur le navire lors de la bataille navale de Lépante en 1571 opposant la marine ottomane à la flotte vénitienne et espagnole. L’un des participants les plus connus fut l’écrivain Miguel de Cervantes, qui y perdit l’usage de sa main gauche, gagnant le surnom de « manchot de Lépante ».

Carrer de Perot lo Lladre : rue dédiée au bandit catalan le plus célèbre, qui accompagne le chevalier et son écuyer en Catalogne.

Biblioteca de Catalunya : la bibliothèque quichottesque la plus complète du monde. Une opportunité idéal pour la visiter est à travers les œuvres de théâtre de la compagnie La perla 29, qui monte des textes classiques sur la nef gothique des archives.

Museu Marítim : situé dans les docks royaux, il accueille une reproduction de la galère de Juan d’Autriche de la bataille de Lépante.

Passeig de Colom, 2 : selon la tradition, Cervantes habitait au troisième étage.

Plage de la Barceloneta : Le Quichotte y reprend ses esprits après sa bataille et défaite contre le chevalier de la Blanche lune.

© Turisme de Barcelona
© Museu Marítim de Barcelona – Antonio Lajusticia

Piñol – El Born

En 1713 et 1714, pendant la Guerre de Succession, Barcelone souffre un siège terrible. Dans Victus, l’anthropologue et écrivain Albert Sánchez Piñol offre un frais épique de personnages et événements qui montrent la résistance héroïque et le douleur du siège. Les traces de la tragédie du 1714 sont encore bien visibles dans le quartier du Born :

Born Centre Cultural : ancien marché de la ville remodelé en centre culturel, site archéologique et espace de mémoire.

Parc de la Ciutadella : connu comme « la Bastille Catalane », il accueillait un château construit par les victorieux pour contrôler la ville (pas pour la défendre).  Il fut une prison avant d’être démoli en 1866. Aujourd’hui, l’ancien arsenal accueille le Parlement de la Catalogne.

Fossar de les Moreres : près de Santa Maria del Mar, fosse commune des défenseurs de la ville devenue mémorial de guerre pour rendre hommage à toutes les victimes de la guerre.

Statue de Rafael Casanova à la Ronda Sant Pere : monument dédié au chef des conseillers de la ville chargé de la défense de Barcelone pendant le siège. Chaque 11 septembre, la fête nationale de la Catalogne, les autorités et la société civile lui rendent hommage en musique avec des fleurs.

Saló de Cent : à la Plaça Sant Jaume, centre névralgique de Barcelone, salon médiéval qui concentrait tout le pouvoir politique et civil de la ville pendant le siège. Rafael Casanova était son dernier chef.

© El Born Centre Cultural
© Biel Puig
© Nano Cañas – ACT
© Edgar De Puy Fuentes

Rodoreda – Gràcia et Sant Gervasi

Romancière barcelonaise par excellence, Mercè Rodoreda est l’écrivaine catalane la plus traduite au monde. Exilée en France et Suisse pendant plus de 20 ans, dans toutes ses œuvres sur Barcelone occupent une place essentielle, surtout dans les quartiers de son enfance et jeunesse comme Gràcia et Sant Gervasi.

La Plaça del Diamant : nom de son roman le plus célèbre –La Place du Diamant– est une place au cœur du quartier de Gràcia, bohème, jeune et populaire. Au milieu de la place, il y a une statue dédiée à la protagoniste, Natalie, et aussi un refuge antiaérien de la Guerre Civile qui organise des visites guidées au sous-sol du quartier.

Carrer de les Camèlies : rue au nord du quartier qui donnait son nom à un roman homonyme de Rodoreda, La rue des Camélias.

Gràcia : quelques espaces littéraires à souligner dans le quartier sont la Rambla del Prat (chouhette rue de magasins locaux), Mercat de la Llibertat (marché aux fruits et légumes), Carrer Gran de Gràcia (rue principale du quartier) et Jardinets (petits jardins qui lient Gràcia avec le centre-ville).

Sant Gervasi: « jardin de tous les jardins », quartier résidentiel où Rodoreda passait son enfance. Le Parc de Monterols et la Torre Farriols l’ont inspiré pour des romans clés comme Mirail Cassé.

Fundació Mercè Rodoreda : dans le quartier du Raval, dans la vieille ville, l’Institut des Etudes Catalanes accueille les Jardins Mercè Rodoreda, avec une collection exceptionnelle de toutes les fleurs et arbres qui apparaissent dans ses livres.

© Gemma Miralda
© Pol Viladoms

Foix – Sarrià

Nom clé des avant-gardes catalanes, le poète Foix est une figure emblématique du quartier millénaire de Sarrià, la partie noble de Barcelone, en flanc de montage, où il vécut presque un siècle.

Carrer Major, 57 : maison natale du poète et siège de la mythique Pastisseria Foix, pâtisserie traditionnelle de sa famille fondé en 1886, où il travaillait. Les incontournables gourmandises : coquilles de Sarrià, panettone et bonbon.

Carrer Setantí, 9 : maison où Foix habitait depuis 1931 jusqu’à sa mort en 1987.

Sarrià dans les poèmes de Foix : Carrer del Pedró de la Creu, Carrer del Clos de Sant Francesc, Carrer de Setantí, Carrer de Bonaplata, Passatge Mallofré et Font del Lleó.

Monestir de Pedralbes : paradis gothique (monastère, église, cloître, et jardin médiéval) qui inspirait Foix.

Via Augusta, 341 : en pleine rue, calligramme « Poème de la Catalogne », il s’agit d’un triangle qui représente la Catalogne entourée de la mer Méditerranée.

Cementiri de Sarrià : cimetière néoclassique où se trouve la tombe du poète, au numéro 83, près des autres poètes nationaux comme Carles Riba et Clementina Arderiu.

© Imagen MAS

Salvat Papasseit – Barceloneta

Joan Salvat-Papasseit était un homme passionnel, dont la poésie montre une joie de vivre et d’aimer exceptionnelle qui contraste avec la pauvreté et les diverses tragédie de sa vie. Intensément lié au quartier pêcheur de la Barceloneta, Salvat-Papasseit est aussi le poète de la mer, élément inséparable de tous les Barcelonais.

Urgell, 93 : maison natale de Salvat, dans le quartier de l’Eixample.

Passeig Joan de Borbó : longue avenue près de la mer où il y avait le bateau-hospice pour les orphelins des familles de marin où Salvat passait son enfance.

Moll de la Fusta : ‘quai du bois’, où Salvat travaillait comme gardien de nuit de la cargaison du bois. La sculpture géante « Nocturne par accordéon » lui rend hommage.

Rambla de Santa Mònica : à la fin des Rambles, Salvat découvrait le plaisir de la littérature en visitant les vieilles librairies de la rue Ferran et aux alentours de la magnifique Plaça Reial.

Gran Via, 613 : ancien siège des Galeries Laietanes où Salvat travaillait comme éditeur et publia le premier manifeste catalan futuriste.

Eglise de Sant Miquel  del Port (Sant Miquel, 39): temple baroque, paroisse principale de la Barceloneta où il se maria. La jeune couple habitait au numéro 11 de la rue Doctor Giné i Partagàs.

Passeig Salvat-Papasseit : passage dédié au poète qui communique le quartier du Born et le Parc de la Barceloneta avec la mer. On y sent l’odeur profonde de salpêtre.

Passeig del Born : dans le coin de la rue du Rec, calligramme géant du haïku « les fourmis » peint sur une façade.

Argenteria, 64 : près de la Basilique de Santa Maria del Mar, dans le quartier du Born, maison où le poète meurt d’une tuberculose en 1924 âgé 30 ans.

© Lluís Carro
© Turisme de Barcelona

Orwell – Ciutat Vella

Dans son livre Hommage à la Catalogne, George Orwell immortalise l’esprit révolutionnaire et la confusion de la Barcelone anarchiste, après son expérience en tant que soldat des bridages internationaux pendant la Guerre Civile Espagnole.

Plaça de Catalunya : centre névralgique de Barcelone. Au début de la Guerre, elle accueillait le siège du Parti Communiste (à l’Hotel Colón, disparu) et la Confédération Nationale du Travail (au bâtiment de la Telefónica).

Rambla dels Estudis, 138 : Orwell habitait dans l’Hotel Continental, avenue la plus connue de la ville, et aussi à la coupole du Teatre Poliorama, près de la fontaine de Canaletes, toujours sur les Rambles.

Plaça de Sant Felip Neri : petite place à côté de la cathédrale aussi charmante que tragique, car l’école (qui existe toujours) fut bombardée sans pitié en 1938. Les traces de la fusillade sont toujours bien visibles sur la façade de l’église.

Biblioteca Gòtic-Andreu Nin : bibliothèque public de la vielle ville qui était le siège des marxistes. Son leader, Andreu Nin, politique et excellent traducteur, à qui la bibliothèque rend hommage, fut assassiné en 1937.

Plaça George Orwell : Place piétonnière triangulaire, connue populairement comme la Plaça del Tripi (place de la magouille) qui rend hommage à l’écrivain anglais. Un coin très populaire pleine de vie.

© Turisme de Barcelona
© Agència Catalana de Turisme

Marsé – Guinardó et Carmel

Fils de la Barcelona périphérique, Juan Marsé est l’un des chroniqueurs les plus spéciaux de la ville.  Il a créé un univers propre qui explique la Barcelone métisse et contradictoire, mais toujours fascinante.

Carrer Martí, 104 : rue où Marsé habita jusqu’à son adolescence.

Carrer del Llorer : rue de l’école qui apparait aussi dans Les nuits de Shangaï.

Plaça Rovira i Trias : place caractéristique du quartier de Gràcia, avec des terrasses et magasins, le cinéma, clé dans l’apprentissage de Marsé. C’était aussi le coin préféré du capitan Blay, un de ses personnages.

Eglise Sant Miquel dels Sants (Escorial, 163) : temple de style palladien lié à plusieurs œuvres de Marsé comme Adieu la vie, adieu l’amour et Calligraphie des rêves.

Carmel : quartier humble avec des grands bâtiments construits précairement dans les années 50. Dans les romans de Marsé et dans l’imaginaire populaire, icone de la Barcelone méconnue et abandonnée, loin du glamour du centre.  Incontournable : les patates braves du Bar Las Delicias, refuge de son personnage le plus connu, le Pijoaparte du roman Térésa l’après-midi.

Park Güell : espace emblématique conçu par Antoni Gaudí qui était (avec le Parc du Guinardó) le poumon vert du nord de la ville et refuge des amants (autant dans la réalité que dans la littérature).

Nou Sardenya (Camèlies, 42B) : stade du club de football Europa et cofondateur de la Ligue espagnole de football. Institution historique du quartier et protagoniste tragique dans le roman Adieu la vie, adieu l’amour.

Bibliothèque El Carmel-Juan Marsé (Murtra, 135-145) : centre public spécialisé en littérature barcelonaise qui rend hommage à l’écrivain.

© Oriol Alamany
© Turisme de Barcelona

Roig – Eixample

Montserrat Roig est l’une des dernières grandes écrivaines catalanes. Progressiste, catalaniste et féministe, toute son œuvre est tant une défense absolue des valeurs sociales qu’un portrait à la fois nostalgique et critique de la Barcelone traditionnelle.

Bailèn, 37 : Maison natale de Montserrat Roig.

Carrefour Rambla de Catalunya / Gran Via de les Corts Catalanes : le bombardement par les fascistes de ce carrefour au cœur de la ville est le point de parti du roman Ramona, Adéu, un siècle d’histoire de Barcelone à travers les vies de trois femmes qui s’appellent Ramona.

Passeig de Gràcia : les « Champs Elysées barcelonais » est l’avenue majestueuses qui traverse l’Eixample et connecte la vielle ville avec le quartier de Gràcia. Dans Dis-moi que tu m’aimes même si c’est faux, Roig réfléchit sur la richesse de Barcelone grâce à la diversité et la vitalité de ses quartiers.

Le Carré Doré : zone délimitée par les rues Aribau, Ronda Sant Père, Passeig de Sant Joan et Avinguda Diagonal, c’est l’épicentre mondial du modernisme et, dans les romans de Roig, scène de la splendeur et décadence de la bourgeoisie barcelonaise.

-« Illes »: cours située à l’intérieur des blocs octogonaux caractéristiques de l’Eixample où se déroulait la vie familiale et communautaire du quartier. Souvenir d’une époque déjà disparue, les heures mortes, les conservations des personnes âgées et les jeux des enfants dans ces jardins de paix étaient une source d’inspiration essentielle pour Roig.

Jardins de Montserrat Roig (Rosselló, 488): espace public qui rend hommage à l’écrivaine, et qui anciennement était une usine de bière (on peut encore voir un alambic de cuivre).

© Imagen MAS
© Casa de les Punxes
© Lluís Bertran, Turisme de Barcelona
© Agència Catalana de Turisme
Poésie d'aujourd'hui Ceux qui ont envie de vivre la littérature au présent peuvent visiter le jardin romantique de l’Ateneu Barcelonès, refuge historique de tous les artistes de la ville ; assister à un récital poétique au Bar Horiginal, près du MACBA ; ou se rendre aux évènements littéraires populaires comme la Semaine du Livre Catalan ou la Foire du Livre d’Occasion, Ancien et Modern au Passeig de Gràcia.

Le patrimoine littéraire de Barcelone est parmi les plus riches et divers et en reconnaissance de cette tradition, depuis 2015, elle fait partie d’un Réseau de Villes Créatives Unesco en qualité de Ville de la Littérature.

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